LA COULEUR DES MOTS
JOURNAL
(Journal parcellaire de la production et maintenant de la post-production du film "la Couleur des Mots", par Philippe Blasband himself)
29 avril 2005
Voilà. Le film est terminé à quelques petits détails près (rectifications minimes dans l'étalonnage, génériques, gonflage). Vendredi nous avons fait deux projections pour l'équipe. Les gens aimaient bien. (Ou alors ils sont très hypocrites.) (Ou bien c'est toujours ce complot, orchestré par ma maman, pour me faire croire que je suis génial.)
Je remercie encore une fois toutes l'équipe. Je l'ai déjà fait mais je ne le ferai jamais assez.
Ce journal s'arrête ici. Je garderai un endroit sur le site où l'on pourra voir les dernières nouvelles du film (sorties, diffusion, etc.) Merci pour les happy few qui ont lu ce texte.
10 avril 2005
On a terminé le montage son et on entame l'étalonnage. Beaucoup de discussion avec Gilles Bissot, le spécialiste de l'étalonnage vidéo. La projection pour l'équipe est fixée au 22 avril, à 13h30 et à 20h. On atteint le bout...
20 mars 2005
Je suis malade comme un chien (pertes d'équilibre; l'impression de me trouver sur un bateau au Cap Horn).
On atteint la fin du montage son. Discussions avec Cyril Orcel pour la musique. Hélène Lamy-Au-Rousseau a vu le montage. Elle a beaucoup aimé (ou bien elle est très très polie et surtout un peu hypocrite, ce qui m'étonnerait d'elle). Elle a suggéré quelques nouvelles petites interventions des "voix modifiées", des bouts de phrases, etc.
On a envoyé le film, en l'état, à la sélection d'un Certain Regard, à Cannes. Rigolo, non? On a une chance sur 18 millions, mais bon.
26 février 2005
Mardi dernier, vision du montage son. Encore pas mal de boulôt à faire, mais l'idée des voix transformées fonctionne dans le film dans son entièreté. On comprend mieux le point de vue de Marie, le point de vue d'un dysphasique. Les gros problèmes narratifs sont donc à présent résolus. Ne restent plus maintenant que des phases techniques. Dès que l'on peut, on fixe une de date de vision avec l'équipe.
6 février 2005
Le montage son avance, sous l'égide de Julie Colette. Je crois que nous avons trouvé le truc pour les voix "transformée", quand le personnage de Marie "décroche": Julie découpe les phrases en syllabes, les mélange, puis resynchronise tout ça sur le lipping: un sacré boulot... Ca fonctionne assez bien quand on en voit un extrait. J'espère que ça fonctionne aussi bien sur l'ensemble du film...
15 janvier 2005
Beaucoup, beaucoup, de temps a passé. Et nous n'entamons qu'à présent le montage son!... Ce n'est pas Nicholas qui le fait, pour des raisons que je ne peux pas développer ici, mais deux sympathiques "jeunôts", Julie Colette et Sébastien Gardin, au studio Molière. Par un hasard magnifique, leurs mères sont toutes deux logopèdes.
On en est encore au tout début du boulôt...
12 septembre 2004
Voilà. C'est fait. On a plus ou moins terminé le montage image de "la Couleur des mots". Le film dure un peu moins d'une heure. On a fait une dernière vision avec Isabelle Willems, Geneviève Mersch et Pierre-Paul Renders, qui nous ont guidés pour les dernières coupes.
Il n'est pas sûr que nous ne ferons pas encore des coupes dans l'image, mais minimes.
Nous attendons que Nicholas Blasband (mon frère) soit libre pour entamer le montage son.
Nous approchons du but. Quand nous aurons terminé une version acceptable du montage son, j'organiserai une projection pour l'équipe (ceux qui peuvent venir). Puis, après le mixage, une deuxième projection pour l'équipe (ceux qui n'avaient pas pu venir la première fois).
Je profite de ce journal pour souhaiter un prompt rétablissement à Christophe Fontaine, notre (premier) premier assistant.
25 août 2004
Il y a deux jours, on a fait quelques coupes avec Ewin. Je crois que le montage est terminé dans les grandes lignes (je peux me tromper).
Suggestion d'Olivier: traiter l'image, pour en souligner le caractère volontairement fictionnel. Je ne comprenais pas très bien ce qu'il voulait dire sur le moment, mais maintenant, je crois voir: un effet tellement léger qu'il n'est pas sensible, mais qu'il donne l'impression que l'image n'est pas majoritairement créée par la contingence (comme en reportage) mais par une volonté (comme en fiction).
21 août 2004
Avant-hier, la vision avec un public lambdas: une des plus dures de ma courte carrière.
Certains de ces lambdas étaient tout à fait rétifs à ce genre de film. Des remarques très blessantes: "Les dialogues sont plats. C'est vous qui les avez écrits?" Tout cela est très difficile à gérer pour un film qui me tienne tant à coeur. Il parait pourtant que je suis resté calme.
La venue de Giselle Lovenfosse fut éclairante. Elle aimait le film; elle était émue; elle le comprenait très bien, trop bien même (on ne pourra pas se contenter d'un public de logopèdes spécialisées en dysphasie). Elle avait ses critiques: le parti-pris du son, avec les voix qui se mélangent, est une métaphore des moments où les dysphasiques "décrochent". Mais Giselle trouvait cela trop éloigné de ce qu'ils expériment en réalité pour être une métaphore acceptable. Il faut trouver une autre métaphore sonore, plus proche de ce qu'ils expliquent quand ils décrivent ces moments. C'était touchant de voir Ewin et Nicholas (mon frère, qui s'occupera du montage son et du mixage) écouter Giselle avec une telle concentration. A trois, ils cherchaient comment traduire la subjectivité d'un dysphasique.
Le lendemain, après avoir bien digéré tout cela, Ewin et moi avons décidé de quelques coupes. On verra si on n'abîme pas trop le film. Parfois, il ne suffit pas d'enlever les défauts et garder les choses bonnes. Parfois, il faut enlever ce qui est bon et garder un défaut. Ce qui est très difficile.
18 août 2004
Ewin a terminé une version qui, me semble-t-il, se tient assez bien. Il y a rallongé les alcooliques anonymes, alors que je croyais qu'il faudrait les raccourcir. Ca marche très bien comme cela. L'émotion et l'étrangeté qu'il y avait sur le plateau, le jour du tournage de cette séquence, se retrouve dans le montage. Le film fait un heure cinq - comme dirait Joaquim Lafosse, c'est un long-métrage court.
Malgré le fait que Frédéric Fonteyne avait été excellent, qu'il avait (pour une fois) joué son texte à la perfection, nous avons du le couper, pour des raisons d'équilibre... Hé oui... Cela arrive même aux réalisateurs... Demain soir, projection test avec quelques spectateurs lambda - avec quand même quelques gammas: Giselle Lovenfosse, logopède spécialisée en dysphasie, et, peut-être, Pierre-Paul.
11 août 2004
Ewin a terminé le montage du film de Bouli Lanners et s'est attelé à la Couleur des Mots. Evidemment, il relève des évidences, arrondit des angles, coupe des choses superflues, va trouver dans les rushes des petits moments que j'avais raté... En résumé, il fait un travail de montage, et le fait très bien.
Je peux me tromper, mais je crois qu'on n'est plus très très loin du montage image final.
15 mai 2004
Après une vision avec Olivier Rausin, j'ai un peu changé le début de la structure. Mais cela demandait une scène supplémentaire, avec le personnage de Marie dans une soirée.
Or, en mars, s'est déroulée la sempiternelle "fête-d'anniversaire-sur-la-péniche" d'Aylin, Ewin Rijkaert, Eric Lacroix, Anne Fournier, David Dufaux et, last but not least, Anid Lobato de Faria. J'ai profité de cette fête pour faire deux plans supplémentaires d' Aylin. C'était étrange de tourner à la sauvette, justement au milieu de plein de gens de cinéma. Mais les plans, je crois, sont très bien.
30 avril 2004
Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit dans ce journal. Pour l'instant, le montage est au point mort: j'attends qu'Ewin Rijckaert ait terminé le montage du film de Bouli Lanners (film que par ailleurs j' attends avec impatience) pour qu'il reprenne et parachève le montage de "la Couleur des Mots" (c'est à dire qu'il rectifie mes nombreuses erreurs de montage et qu'il transforme ce pataquès brinquebalant en film en bonne et due forme).
26 mars 2004
J'ai (enfin) fini un premier montage du film. Cela n'a pas été sans peine, mais je me suis bien amusé. Je n'avais jamais monté sur un ordinateur. Et de tous les logiciels que j'ai utilisé jusqu'ici, Final Cut Pro est le plus complexe. Mais une fois qu'on a pris l'habitude, qu'on a bien lu et relu les modes d'emploi, ça va tout seul...
Le premier montage dure un tout petit peu plus qu'une heure. A vue de nez, le film finit fera de 45 à 50 minutes. Comme il n'y a aucune visée commerciale, cela ne pose aucun problème.
Pour l'instant, la seule personne à l'avoir vu, c'est Ewin Rijkaert, qui va faire le montage définitif. Il trouvait qu'il y avait des belles choses et que le rythme général était un peu brinquebalant - rien d'étonnant pour un premier montage. Une chose est sûre: on termine le film par deux plans d'une interview où Théo se présente ; après avoir vu tout le reste du film, après avoir suivi le personnage d'Aylin dans ses pérégrinations et avoir vécu sa dysphasie de l'intérieur, on sent très bien la dysphasie de Théo, ce qui n'est pas le cas dans la vie de tous les jours. Par ce film, on comprend mieux la dysphasie (même moi). Même si ce film est entâché d'une multitude d'autres défauts, cela suffit pour qu'il soit réussi.
22 février 2004
J'ai presque fini de faire la synchronisation des rushes...
J'ai monté quelques séquences. Certaines fonctionnent, d'autres moins - enfin, il faudra voir dans l' ensemble...
Les disques durs ont plusieurs fois crashés en partie. L'informatique rend les choses plus étranges, plus instables, plus poétiques...
10 février 2004
Fin de tournage.
Dimanche, pendant la nuit, magnifique scène des alcooliques anonymes, à Ittres. Les comédiens étaient tous extraordinaires, tous différents les uns des autres, tous touchants. Chacun un univers, un ton différent, une autre humanité. Ils se sont entendus comme des larrons en foire (John Dobrynine a fait beaucoup rire, évidemment). Larmes d'Aylin, pendant qu'elle jouait. Je le répète: scène magnifique...
Après, les derniers deux jours étaient plus difficiles: froid, fatigue, et simplement le fait que c'étaient les deux derniers jours...
Maintenant, évidemment, je ressens une impression de vide. Mais cela sera très vite comblé: je vais entamer le montage.
6 février 2004
Deux journées dans l'appartement de ma grand-mère (qui pour l'instant est en Iran ; sinon, évidemment, il aurait été impossible de tourner là).
Deuxième journée trop longue : de midi à minuit. Même si l'équipe ne s'est pas plainte, même si on s'est grosso modo bien amusé, je n'aime pas faire travailler les gens si longtemps - moi le premier.
Scènes très longues, très compliquées, avec Magali Pinglaut, Olivier Thomas et Aylin. Mais ce sont trois comédiens très précis, très chercheurs, et je crois que cela les a amusé de jouer ensemble (ce qu'ils n' avaient jamais fait jusque là, sinon qu'Aylin et Magali avaient tous les deux joué dans "Thomas est amoureux", mais évidemment sans avoir de scènes ensemble).
On a filmé avec deux caméras. La deuxième était tenue par Nicolas Arnoult. Quelque chose me dérangeait, jusqu'à ce que je me rende compte que pour moi, le cadre et la lumière, ce sont des activités féminines. La plupart des films que j'ai écrit ont été filmé par Virginie Saint-Martin, et l'un par Séverine Barde. Même avec Marc Debelle, qui a cadré plusieurs de mes films, ou Raymond, qui a cadré les deux derniers de Frédéric Fonteyne, je me sens moins à l'aise... Sexisme, quand tu nous tiens... Il faut que je me débarasse de ces préjugés, tout de même.
Petite anecdote intéressante : quelque chose manquait aux premières prises de Magali Pinglaut. Après un moment, je me suis rendu compte qu'elle ne jouait pas assez à se sentir supérieur au personnage d' Aylin. Parce qu'en fait, Magali, ne se sent jamais supérieure à personne. Elle peut s'engueuler, discuter, ne pas être d'accord, mais avec qui que ce soit, elle se sent d'égal à égal. On parle souvent de comédiens qui butent sur un de leurs défauts. Là, une comédienne a buté sur une de ses qualités...
Plus que trois jours...
4 février 2004
Deux journées tout à fait différentes. L'une, dimanche, avec un Serge Demoulin étonnant, dans le café du théâtre le Méridien. L'autre, lundi, avec Patric Mincke et Philippe Résimont, de nuit - de soirée, disons, plutôt. On a fini à onze heures. On a travaillé extrêmement rapidement, après que Virginie Saint-Martin soit passée pour nous lancer. Et on a beaucoup rit.
Je commence à m'y perdre un peu, sur les jours. Je sens le film dans son entièreté et moins scène par scène - ou bien, peut-être, est-ce une impression illusoire et fausse?... Pourtant, de ce que j'ai pu monter comme fragments et des rushes, j'ai l'impression d'avoir "trouvé" le film... Mouais. Vingt ans de fréquentation assidue avec des réalisateurs m'a appris à me méfier de ce genre d'impression...
En tous cas, on rigole bien. C'est toujours ça.
Malika Piedboeuf s'est très gentiment proposée, pour faire la synchro, dans le bureau improbable, mais tellement sympathique, de mon frère Nicholas.
27 janvier 2004
Une journée très courte, jeudi, et une très longue, dimanche.
Cela se passe toujours dans le plaisir, l'humour, le respect l'un de l'autre - ou bien je me fais des illusions.
A part Aylin, Elisabeth Shnell (décors), Laurence Morel (la perchwoman), tous les autres techniciens ont changé depuis le début du tournage.
J'ai appris à en connaître des nouveaux, des jeunes (certains sont né dans les années 80...)
Parallèlement, la synchro avance. Je monte des petits bouts. J'aime beaucoup ce que je vois, aux erreurs près, mais rien qui ne soit pas rattrapable, me semble-t-il.
22 janvier 2004
Ca fait un petit temps que je n'ai pas écris ce journal. Peut-être pour justifier l'adjectif "parcellaire"?...
Dimanche dernier, nous avons tourné dans les bureaux d'Artémis. C'est moi qui avait les clés, le code et le mot de passe si jamais l'alarme se déclenchait... Evidemment: l'alarme s'est déclenchée, le mot de passe n'était pas le bon...
Ce fut une journée de tournage un peu difficile, je ne sais pas pourquoi. Quelques déplacements de comédiens ,pas du Max Ophuls, mais suffisemment pour que parfois je sois perdu.
J'ai eu l'impression de faire beaucoup de plans; pourtant, il n'y en a eu que dix, ce qui n'est pas excessif...
Heureusement, Serge (Larivière) était en pleine forme. Il nous a beaucoup beaucoup beaucoup fait rire.
Ensuite, on a eu deux jours de congé, jusqu'au mercredi. Journée très rapide (quatre plans), avec trois comédiens tout à fait différents: Mathilde Larivière, qui jouait Marie enfant, Patrick Quinet (un des deux producteurs d'Artémis), qui jouait le neurologue, et la grande Valérie Lemaître, qui jouait la mère de Marie. Equipe très concentrée et très efficace (moi y compris). Très beau dernier plan avec Valérie et Mathilde, très émouvant. J'ai l'impression qu'on a le film.
Hier, j'ai repris la synchro. Et quand je n'en peux plus de synchroniser, je monte quelques plan. J'ai fait le début de la séquence avec la logopède... Je sens que les choses pourraient se construire, éventuellement.
15 janvier 2004
Aujourd'hui, j'ai du aller à Paris voir un éditeur. C'est très étrange de "quitter" le film et parler de tout autre chose, dans une autre ville...
Hier soir, nous avons eu notre première "soirée", plutôt que véritable nuit de tournage: nous avons fini à minuit.
Premiers plan de Véronique Dumont et de Lalie (Valérie) Lemaître. Deux comédiennes douées, virtuose, intelligentes, belles, et très drôles et sympathiques. La pauvre Véronique a oublié ses clefs dans sa voiture. De neuf heures à minuit, elle a tenté de l'ouvrir avec un crochet... Elle y est arrivée enfin, quand nous étions rentré de tournage.
J'ai fait tourné Peggy (le chien) avec Véronique. Théo a fait le clap. Ce n'était pas évident: il ne comprend évidemment pas bien le contexte d'un tournage. Ensuite, j'ai fait une petite interview de lui. C'était, pour moi, très émouvant. Pour l'équipe aussi, je crois.
Avant d'aller dormir, Aylin m'a signalé que je n'étais pas assez "enveloppant" avec les comédien(ne)s. Comme je fais le cadre, je m'occupe un peu moins d'eux - ou plus exactement, je m'occupe pas d'eux avec autant de soin que je devrais. Ne jamais oublier qu'ils donnent une partie d'eux-mêmes. Pour moi, pour le film, ils peuvent se montrer à nu. Il faut être à la hauteur de ce don.
13 janvier 2004
Hier, début du film, avec Benoit Verhaert dans le rôle de Jérome. Toujours un plaisir de travailler avec lui.
Problèmes de pluie. Espérons que cela pourra être solutionné au montage son et au mixage...
De plus en plus, j'ai l'impression que c'est un film au découpage très simple, voire même parfois simpliste. Kurismaki, quand tu nous tiens.
Aylin cherche de plus en plus loin dans le personnage de Marie.
10 janvier 2004
Hier, tournages de six plans-séquence où Aylin marche. Pas passionant, mais pas évident: il fallait tourner entre les gouttes, et ce sont tout de même des séquences faciles à rater.
Jeudi, j'ai tenté de synchroniser les rushes du premier jour. Mais le Final Cut Pro est un programme d'une complexité rare. Je trouvais ça plus difficile que de programmer dans un langage comme Pascal. Mais bon. Je m'y remets dimanche.
7 janvier 2004
Premier jour de tournage extraordinaire (ou bien je m'illusionne; toujours possible).
Vendredi, on avait fait un petit repérage technique de toute une série de lieux. Virginie Saint-Martin s'était jointe à nous. Elle a décidé qu'elle ne pouvait me laisser tout seul faire la lumière et le cadre de ce film. Elle a repéré avec nous les lieux difficiles à éclairer. Elle nous a beaucoup aidé et veux encore nous aide. J'avoue être très touché...
Lundi, ce fut le tournage. J'ai mal au dos: je comprends maintenant la douleur des cameramen et leur haîne des petites caméras vidéo...
Toute l'équipe fut adorable, et, je crois, cela s'est passé agréablement. Martine Willequet fut formidable en logopède. La plupart des comédiens de ce film pourraient jouer le personnage principal d'un long-métrage (la seule exception, je crois, c'est Frédéric Fonteyne...), Martine en premier.
Aylin a beaucoup paniqué, mais elle a trouvé le personnage.
C'était agréable de parler de la dysphasie avec elle, avec Martine, avec l'équipe, et de transformer cette douleur en quelque chose de positif, en un film.
A la fin de la journée, Théo est arrivé. Il a fait un clap, que je crains illisible et hors-cadre. Mais c'était quand même chouette qu'il fasse quelque chose, ne fut-ce que symbolique, sur ce film qui lui doit tellement...
Olivier Rausin, venu juste pour voir, s'est chargé de la lumière, ce qui a accéléré le tournage.
La leçon du jour: je me rends compte qu'il faudrait quand même une maquilleuse... Les comédiens paniquent sans ça. (Ils ont leurs raisons, évidemment.) Je vais appeler Maby, pour lui redemander des conseils.
3 janvier 2004
Bonne année.
Voilà... On est à trois jours du tournage. Tout ce qui peut être prêt l'est plus ou moins... Le reste, on verra au fur et à mesure.
Hier après-midi, Maby Anzalone est passée à la maison coacher Aylin pour le maquillage, avant de repartir sur Paris.
Hier soir, réunion d'une partie de l'équipe autour d'un spaghetti sympathique. Tout le monde était un peu abruti par les fêtes et les fins de grippe. Dur époque...
Donc, voilà. On va commencer le tournage de ce petit film, avec l'aide d'une toute petite équipe bénévole, que je ne saurais comment remercier, de comédiens bénévoles, que je ne saurais pas non plus comment remercier, et de l'aide d'Artémis, de Short Attack, de Gaetan Dedeken, de Marco Vierra, de ma maman (Manzar Banaï). Lundi, repérage technique. Après: c'est parti mon kiki!
30 décembre 2003
Echange de mails très intéressants avec Frédéric Mert (un des trois ingénieurs du son). Il n'aime pas trop les interviews de la logopède - c'est compréhensible. Il se pose des questions sur les effets - c'est encore plus compréhensible...
Avec Aylin, on a plus ou moins finalisé le costume de son personnage. C'était relativement difficile: comment s'habille un dysphasique? En général, ils sont les plus classiques possibles. Je n'ai jamais vu de dysphasique avec un vêtements terriblement original. Ils n'ont pas envie de se différencier ; ils sont déjà assez différents comme ça.
J'ai terminé les "scènes complètes", en général, les textes que les personnages disent mais que Marie ne comprend pas. Je les mettrai sur le site.
Par contre, je ne peux sans doute pas y mettre le découpage. Il est trop gros et mettrait un temps fou à décharger. Si quelqu'un le veut, il faut me le demander.
28 décembre 2003
Tout s'accélère encore plus! On est à 8 jours du début du tournage. Evidemment, je suis tombé malade: chute de tension, etc. Je suis resté toute la journée au lit... Classique... Je n'exprime pas mon malaise, je ne fais pas de dépression, comme d'autres réalisateurs... Mais on peut faire confiance au psychosomatique...
Véronique Dumont et Olivier Thomas se sont rajoutés! Le casting est presque terminé. Magnifique!...
Avec Julie Lemasson, nous avons été acheter du matériel pour l'image. Nous avons monté des lampes, des fiches électriques, etc...
Artémis m'a prêté leur caméra dvcam. Tout commence à s'agencer petit à petit...
23 décembre 2003
J'avais juré que ce serait la dernière version du scénario, mais j'ai pas pu m'empêcher: voici donc la version 11...
Lalie (Valérie) Lemaître s'est jointe à nous pour jouer le rôle de la Mère! Jazz (Christophe Verdonck) et, sans doute, Christophe Fontaine vont s'occuper de l'assistanat (dans tous les sens du terme...)! Rien que du beau monde, je vous dit!...
Et le plus chic: deux électros se sont proposé: Frédéric Fonteyne et Sam (Eddy) Garbarski!...
(Parallèlement, dans mon "autre" vie, ça a été la fin du tournage de "la Femme de Gilles". Très émouvant. Emotion relayée par le DVD de Max et Bobo + Liaison pornographique, avec tous les court-métrages en plus... Ca donne l'impression, à Frédéric, Patrick Quinet et moi, d'avoir tout un cheminement derrière nous. D'ailleurs, j'allais oublier: Patrick se joint à nous. Après avoir fait le mari de Victorine dans "la femme de Gille", il continue sa carrière de comédien, ici dans le rôle du neurologue. Et à part ça, j'ai été malade comme un chien ce lundi, et il neige.)
19 décembre 2003
Laurent Capelutto et John Dobrynine se sont joint à la distribution (quel casting, ce film! Youpie!)
J'ai fait une nouvelle version du scénario, avec pas d'énormes changements, d'ailleurs. Cette version, la dixième, sera la version du tournage. Il faut encore que j'écrive les dialogues qui deviennent incompréhensibles. Je le ferai petit à petit, pendant le tournage.
J'ai bientôt fini le découpage.
(Nos deux fils ont la grippe. Fièvres, bain froid, etc.)
17 décembre 2003
Un de mes comédiens fétiches, Frédéric Fonteyne, s'est rajouté au casting ! J'espère que cette fois-ci, ses dialogues resteront dans le film...
Elisabeth Shnell et moi, nous avons fait des repérages, entre autres pour le cimétière.
Les choses se construisent de plus en plus, mais j'ai toujours l'impression qu'on va oublier quelque chose de vital...
Le découpage se termine (boulôt énorme et fastidieux)...
(A part ça, le bouledogue français s'appelle Peggy, le "Tango des Rashevski" marche bien à Bruxelles, et Aylin, Benoît Verhaert et moi, nous avons gagné le Prix du théâtre pour "Macbeth à 2".)
10 décembre 2003
Que raconter? Beaucoup de choses se passent en même temps. Je suis submergé. Je sens que je vais oublier quelque chose d'important... Je note tout dans un petit carnet...
L'équipe son se dessine peu à peu. La post-production se dessine elle aussi, au studio Molière entre autre... Martine Willequet et Didier De Neck se sont joints à nous. Les décors se trouvent petit à petit... (J'oublie certainement de citer quelqu'un, qui va se sentir vexé... Aïe...)
J'ai ajouté sur le site un plan de travail provisoire. Il risque, évidemment, de changer.
Je travaille sur un découpage et un storyboard. C'est moins pour préparer les choses que pour tourner une première fois le film dans ma tête. Mais bon: c'est beaucoup de boulot. Si cela ne prend pas trop de place sur le serveur, je le mettrais aussi à disposition sur le site.
(Et des événements qui n'ont rien à voir avec le film: le "Tango des Rashevski" sort aujourd'hui à Bruxelles, et nous avons maintenant une chienne à la maison, un bouledogue français, auquel nous n'avons pas encore trouvé de nom.)
4 décembre 2003
Tout se dessine petit à petit. Un brouillon du plan de travail est terminé. Il faut encore que je vérifie toutes les dates. Evidemment, il sera accessible dans cette partie du site.
Un découpage et un storyboard sont aussi en chemin. Cela peut semble étrange de faire cela pour un film en vidéo, mais je veux ainsi garder une certaine rigueur de découpage, et pas me contenter de juste "tout filmer et après on verra au montage".
Bellen Montoro, Magalie Pinglaut et Serge Demoulin se joints dans cette aventure, en tant que comédien.
Beaucoup de supports d'amis, dans et hors du cinéma. Merci à tout le monde.
25 novembre 2003
Après une conversation intéressante avec mon agent, Nathalie Mongin : nouvelle version du scénario. Plus d'indications sur les moments d'émotions, de repos. Dans la cavalcade de Marie, à partir du moment où elle rencontre Danielle, les choses se calment en même temps qu'elles se nouent.
J'ai pris contact avec de nouvelles personnes, tant pour le côté technique que pour les comédiens. Mais rien de sûr encore, à part Claire Teffnin, qui va jouer une des personnes des AA, celle qui est jeune et visiblement enceinte de quatre mois.
Je commence à comprendre Excell assez bien pour mettre en branle le plan de travail. Dès qu'il sera ne fut-ce que parcellaire, il sera affiché dans le site.
19 novembre 2003
Nouvelles version du scénario. Certains peuvent trouver les interviews de la logopède trop lourdes, explicatives, etc. Qu'ils n'aient pas trop peur: c'est surtout une hypothèse de travail. Cela rend la lecture du scénario plus simple, plus immédiate. On verra au montage et on n'incorporera ces séquences que si cela est absolument nécessaire.
Hélène Lamy Au Rousseau va s'occuper du son, c'est à dire qu'elle va moduler quand elle est disponible, et déléguer à une équipe quand elle ne l'est pas. Longue conversation, hier, avec elle, sur le film, son style, son sens, tout cela en présence de Rose (la fille d'Hélène et de Benoit Verhaert, et ma filleule!)
Martine Willequet a accepté le rôle de Danielle (elle doit encore lire le scénario).
Anie Lobato de Faria a accepté de jouer un(e) des alcooliques.
Peu à peu, les choses se dessinent.
Je dois m'occuper de tout ce qui est lumière et image...
16 novembre 2003
Thierry Wasseige et Wendy Wasseige (ainsi que le costume de Thierry Wasseige) sont confirmés. Thierry en a profité pour (logiquement) m'inviter voir un match de foot. J'étais occupé. Partie remise.
Pierre-Paul Renders a lu le scénario et m'a fait une remarque intéressante: si l'on ne sait pas, dès le début, qu'il s'agit de dysphasie, on perd l'émotion pendant les trois quarts du scénario.
Je vais essayer d'insérer l'interview d'un "expert", style télévisuel, avec le moins d'émotion possible et le plus d'information possible. Pour lier cet expert à l' histoire principale, Pierre-Paul (comme souvent) a eu une idée intelligente: que cet expert soit la logopède de Marie.
En résumé, une nouvelle version est en chantier, qu'on retrouvera bientôt dans cette partie du site.
5 novembre 2003
J'ai un peu parlé à mes amis du cinéma belge de "la Couleur des Mots", en leur indiquant où et comment ils pouvaient trouver le scénario, sur le site.
J'attend que les gens lisent le scénario, me rappellent, etc.
Pour l'instant, réponse ferme de Serge Larivière.