Présentation
Je m'appelle Philippe Blasband. J'ai 45 ans. Je mesure 1 m 92 et je pèse entre
85 et 88 kilos. J'ai des problèmes de perte de poids. Je brûle trop vite ce que
je digère. Si je saute un en-cas ou que je ne mange pas assez de féculents ou
de graisse pendant un repas, je perds 2 à 3 kilos d'un coup.
J'étais roux mais je suis maintenant grisonnant. Je suis divorcé et j'ai deux
filles, Marie, 15 ans, et Suzanne, 8 ans. J'habite un grenier aménagé, dans la
commune de Forest, à Bruxelles. Je suis un écrivain belge. J'écris des romans,
des pièces de théâtre, des scénarios de films, et, parfois, je mets en scène.
J'ai sans doute des problèmes d'attention : je dois toujours mener plusieurs
projets de front. J'ai déjà essayé de travailler en me concentrant que sur une
seule oeuvre. Le résultat fut déplorable : je perdais toute imagination, toute
facilité, toute grâce. Contrairement à ce que croient certains, je ne me
disperse pas ; je n'ai d'autre choix que d'écrire, en même temps, plusieurs
scénarios, pièces, romans, sinon, je ne m'en sors pas.
Certaines nuits, à peu près trois fois par semaine, je suis aussi un super
héros bruxellois : Captain Europa. Normalement, je ne devrais pas en parler
publiquement. Mais depuis qu'en 2007 la Dernière Heure a révélé mon identité,
je ne vois aucune raison de me priver.
Par ailleurs, je suis un joueur de Tibia, un MMORGP ( jeux massivement
multi-joueurs), sur un monde et sous une identité, que par contre, je ne
révélerai pas ici. J'y joue tout en travaillant sur mon ordinateur : toujours
mon problème de manque d'attention.
Ce journal n'est pas un blog, un vlog ou un zlog. Ceci est un journal
d'écrivain. Ceci est une démarche professionnelle.
J'ai l'air prétentieux en disant cela. Mais il s'agit juste de préciser mon
point de départ : pour un amateur, le plus important, c'est de s'exprimer,
c'est la joie de créer, c'est le processus. Si le résultat à une quelconque
qualité pour autrui, tant mieux. Mais ce n'est pas primordial.
Pour le professionnel, au contraire, ce qui est le plus important, c'est cette
qualité pour autrui, c'est le résultat. Si le processus est agréable, ou
instructif, ou enrichissant, tant mieux. Mais ce n'est pas son but. Si le processus
est pénible et laborieux, cela n'a aucune importance, tant que le résultat
fonctionne avec une certaine efficacité sur autrui. Cet autrui peut être une
seule personne ; cet autrui peut être toute la race humaine, présente et à
venir. Créer une oeuvre en tant que professionnel, c'est un acte d'amour envers
cet autrui.
Un artiste professionnel est une pute.
Les amateurs, ce sont des branleurs.
Il n'y aura, dans ce journal, aucun lien externe ou interne, aucune vidéo ou
photo ou dessin, aucune possibilité de commentaires ou de liens vers les
programmes à la mode comme Twitter ou Facebook. La présentation sera la plus
sobre possible : le moins d'emballage possible ; le plus de contenu possible.
J'ai créé ce journal pour différentes raisons, mais entre autres en réaction
aux " La semaine de ", qui paraissent dans l'édition du samedi du
journal Libération. La grande majorité de ceux qui y écrivent font partie de ce
que j'appellerais la gauche molle, une gauche qui ne milite pas, qui n'a plus aucune
idéologie, qui ne croit plus aux grands soirs, et qui, dès lors, n'a plus
grand-chose à se mettre sous la dent, hormis peut-être quelques exclamations
outragées devant les injustices du monde et, parfois, des signatures
gribouillées dans une pétition.
Jamais aucun écrivain de droite n'est invité à écrire sa semaine dans
Libération.
Il faut dire que ça se fait rare, les écrivains de droite. Ce phénomène n'est
pas seulement francophone ; il est mondial. Il n'y a plus que des écrivains de
gauche, en général une gauche molle, sinon quelques trublions qui flirtent avec
l'extrême droite, comme Lemontov.
J'ai donc décidé d'être un écrivain de droite, parce que cela manque et,
surtout, parce que c'est plus beau stylistiquement. L'écrivain de droite peut
vociférer, affirmer, condamner, sans jamais rien devoir expliquer ou prouver,
sans regret ou tergiversation. Il peut se permettre d'être lapidaire, précis,
sans nuance.